Une étude de référence menée par l'université Baylor révèle comment l'image que les parents se font d'eux-mêmes influence leurs dépenses en matière d'éducation, révélant que les facteurs psychologiques, plutôt que l'origine ethnique, jouent un rôle central. Cette découverte pourrait remodeler les approches en matière de politique et de marketing éducatifs.
Les sommes consacrées par les parents à l'éducation de leurs enfants ont une influence considérable sur le bien-être familial et sur le développement global d'un pays. Une étude pionnière menée par l'université Baylor révèle que la perception que les parents ont d'eux-mêmes affecte considérablement leurs investissements éducatifs, plus que les origines ethniques ou culturelles que l'on pensait jusqu'alors.
Dirigée par Lingjiang Lora Tu, professeure clinicienne associée de marketing à la Hankamer School of Business de Baylor, l'étude examine les facteurs psychologiques qui motivent les dépenses parentales en matière d'éducation.
La recherche, publié Dans le Journal of Business Research, cette étude remet en question l'idée selon laquelle l'ethnicité ou la race dicterait les habitudes de dépenses. Elle met plutôt en évidence la perception que les parents ont d'eux-mêmes (qu'ils se considèrent comme indépendants ou interdépendants) comme un facteur déterminant.
« L'étude montre que la perception que les parents ont d'eux-mêmes - qu'ils soient indépendants ou qu'ils fassent partie d'un collectif - joue un rôle plus crucial que l'ethnicité ou la race dans la façon dont ils priorisent l'éducation de leurs enfants », a déclaré Tu dans un communiqué. communiqué de presse« Ces résultats ont des implications importantes pour comprendre les dépenses parentales en matière d’éducation et pour concevoir des interventions efficaces. »
L'étude s'appuie sur le concept de « perception de soi fonctionnelle », démontrant que le contexte active différents aspects de la perception de soi des parents. Lorsque le moi indépendant est activé, les parents ont tendance à se concentrer sur l'individualité, ce qui conduit à moins dépenser pour l'éducation de leurs enfants. À l'inverse, lorsque le moi interdépendant est activé, l'accent se déplace vers les relations, ce qui se traduit par des investissements éducatifs plus élevés.
L'étude, qui s'appuie sur des données provenant de 72 pays et de quatre études expérimentales, révèle que les perceptions psychologiques de soi influencent considérablement les dépenses d'éducation dans diverses cultures. Les résultats notables sont les suivants :
- Soi interdépendant : Les parents ayant un moi interdépendant actif donnent la priorité à leur identité parentale, augmentant ainsi leurs dépenses éducatives.
- Indépendant : Les parents ayant une personnalité active et indépendante se concentrent davantage sur leur identité personnelle, ce qui entraîne une réduction des dépenses.
En outre, l’étude a identifié des facteurs qui pourraient amplifier ou atténuer ces effets :
- Menaces à l’identité personnelle : Les parents indépendants peuvent augmenter leurs dépenses d’éducation si leur identité personnelle est menacée, tandis que les parents interdépendants peuvent les réduire.
- Intégration de l'identité parentale et personnelle : Lorsque les parents perçoivent leurs rôles de parent et d’individu comme complémentaires, l’écart de dépenses se réduit.
Ces résultats pourraient permettre de remodeler les politiques éducatives et les stratégies marketing. Par exemple, les campagnes d’éducation pourraient encourager un plus grand investissement dans l’éducation des enfants en mettant l’accent sur l’harmonie entre les identités personnelles et parentales. Les décideurs politiques pourraient élaborer des stratégies qui tiennent compte de l’opinion des parents sur eux-mêmes afin d’atténuer les disparités de dépenses entre les différents groupes culturels et ethniques.
Tu et ses collègues suggèrent qu’aller au-delà des déterminants traditionnels comme la culture, l’origine ethnique, la race ou le sexe peut offrir des informations plus approfondies sur les comportements d’investissement des parents.
« Nos recherches suggèrent d’aller au-delà de la culture, de l’ethnicité, de la race ou du sexe comme principaux déterminants des comportements d’investissement des parents. Nous encourageons les universitaires, les praticiens et les décideurs politiques à accepter la complexité de l’identité et à considérer la perception que les parents ont d’eux-mêmes comme un facteur important et influent dans la compréhension de la dynamique parentale et des comportements de consommation familiale », ont noté les chercheurs.
Les résultats de cette étude remettent non seulement en question les stéréotypes existants, mais offrent également de nouvelles pistes pour les politiques et les stratégies de marketing visant à optimiser les investissements éducatifs en comprenant les facteurs psychologiques plus profonds en jeu.